Selon les sources imprimées, des chansons, dont en majorité les participants actuels ont
perdu la mémoire, étaient associées aux différents rituels, durant l’office religieux, puis durant les cérémonies profanes. Quelques-unes sont cependant encore entonnées, telle la chanson de quête Joli mois de mai ; d’autres ont été recueillies sous forme de textes écrits.
Toutes correspondent à un air connu : hymne pour les chansons inclues dans les cérémonies, pièces du music-hall ou d’opérettes pour les moments conviviaux. Les hymnes La Marseillaise des bouviers, sur la composition du chant de La Marseillaise, de Rouget-de-l’Isle (1795), et la Chanson des laboureurs , sur le timbre du Noël des gueux, de Félicien Vargues (1888), donnent un ton solennel au rituel, tandis que d’autres sont des pastiches d’airs populaires en vogue au moment de leur création. Les participants entonnaient et entonnent toujours des chants durant les repas et le banquet, pour célébrer la fête. À Beaumont-Monteux, à la fin du banquet, est chantée la chanson Il est où, le petit nouveau ? au nouveau président et à la nouvelle présidente par le comité Saint-Vincent. La salle entière chante.
Jusque dans les années 1960, des pièces musicales harmonisées étaient jouées aux différents rituels des fêtes par les fanfares. Une soixantaine de musiciens, faisant partie de l’harmonie, jouaient des « airs de marche » et des airs lors des aubades dans les cafés aux différentes fêtes des laboureurs et des bouviers, notamment durant le défilé. Aujourd’hui encore, certaines fanfares défilent lors du corso. À Upie, par exemple, existe toujours la
« fanfare fraternelle de Upie », créée en 1895. Deux danses ont été signalées aussi lors des collectes de témoignages. À Beaumont-Monteux, la « farandole » se déroulait le lundi soir après le banquet. Les gens se donnaient la
main, se suivaient, chantaient en dansant. Elle était très appréciée et une grande partie de la population défilait dans les rues, entrait dans les maisons et ressortait. La chanson Quelle est belle cette fête ! (1927), imaginée à l’occasion de la Saint-Vincent sur l’air de Mon Paris, évoque cette farandole. Elle a été suspendue à cause de débordements liés à la consommation d’alcool. La farandole d’Upie, durant laquelle les participants parcouraient le village pour inviter les habitants à participer au banquet du lundi, s’est arrêtée en 1960 à la suite d’un accident.
La danse, dite « danse de l’Aiguillon », n’est attestée que dans la commune de Montoison. Valérie Chanal, ancienne reine en 2007 et faisant partie du comité des fêtes de Montoison la décrit ainsi : « C’est une danse qui peut avoir lieu à n’importe quel moment de la fête. L’orchestre joue une musique, d’hier ou d’aujourd’hui, tous les participants attrapent le ruban de leur année de règne, pouvant également attraper ceux des proches décédés ayant été roi/reine, [apparaissant alors comme un symbole fort de l’histoire de la royauté], puis ils tournent, dans le sens des aiguilles d’une montre, autour de l’aiguillon pendant qu’il est tenu par une personne » [témoignage de Valérie Chanal, à Montoison]. Certains allant plus vite que d’autres, les rubans s’emmêlent pour que les danseurs repartent dans l’autre sens pour démêler l’ensemble. Une quarantaine de personnes peuvent être réunies autour, car l’aiguillon supporte les écharpes des rois et reines depuis 1947. La chorégraphie peut être rapprochée de la danse des cordelles, encore populaire en Provence.
Quelques chansons
Documentation des pièces sur RADdO:
1 – 085_01_2019_0029
2 – 085_01_2019_0093
3 – 085_01_1998_0458
4 – 085_01_2019_0026